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Bandits du Culte de la Rive Noire
 
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 Varlan, génèse d'un Paria.

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Varlan
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MessageSujet: Varlan, génèse d'un Paria.   Varlan, génèse d'un Paria. Icon_minitimeLun 3 Mar - 14:32

Chapitre I

Pour la première fois depuis l'avènement du royaume neuf milles ans auparavant, le ciel de Quel'Thalas était sombre et nuageux. En effet, les magistères Haut-Elfes s'étaient toujours employés à réguler la météo pour inonder leurs verdoyantes forêts d'un soleil radieux. Mais cette fois, une puissance grandissante était en marche vers la paisible citée faramineuse de Lune d'Argent. Une puissance aussi terrible qu'inquiétante, troublant même les fondements magiques du ciel elfique. Il faisait moite et l'air était lourd. Une odeur de pourriture flottait jusqu'au nez des quelques six milles soldats Thalassiens terrifiés à l'idée de ce qu'ils allaient affronter.

Menée par le vaillant seigneur Lor'Themar Theron, régent de Lune d'Argent. Celui-ci organisait ses troupes postées devant la grande clairière à l'entrée de la capitale, dans un alignement parfait, avec tout le savoir-faire d'un grand stratège de guerre. En première ligne se trouvaient les fantassins sur quatre ou cinq rangées, puis en nombre plus restreint, les magistères. Il fallait impérativement que la majorité d'entre eux, l'élite de la nation, reste derrière les murs de la capitale pour défendre les civils, le gouvernement et plus important que tout: l'accès au Puit du Soleil. Enfin, positionnés en étaux surélevés par rapport au reste des bataillons, les Forestiers du Val Éternel, archers émérites menés par la générale Sylvanas Coursevent.

Le Puit du Soleil formait un infime fragment de ce qu'était le puit d'Éternité, source de l'immortalités des premiers Elfes ainsi que de la vie sur le continent primordial de Kalimdor. Cette étincelle de pouvoir infini fût rapportée par le père fondateur de la nation, Dath'Remar le prince des bien-nés. Un échantillon d'eau du puit de l'éternité, naturellement bleu scintillant et gorgé de magie pure, mélangé aux eaux tumultueuses du nord de Quel'Thalas devînt le puit du Soleil; intarrissable geyser d'énergie dont les Haut-Elfes sont si friands.
Leur dépendance aux eaux du puit les avait lié à celui-ci de manière probante. Au fil des millénaires, leurs yeux virèrent au bleu scintillant, en rapport direct avec la teinte des eaux du puit.


L'ampleur subite de la menace força le gouvernement Thalassien à prendre des décisions hâtives au sujet de l'effectif de son armée. C'est ainsi que parmi les fantassins se trouvait un contingent de jeunes recrues à peine formées, encore en étude à l'école militaire de Lune d'Argent. Ayant à peine la force de tenir leurs double-lames, le gouvernement décida néanmoins de les envoyer au combat pour renflouer ses troupes.

***

Les dirigeants de Lune d'Argent avait fait voeu de ne pas dévoiler à leurs soldats ce que le royaume allait braver. Surtout parce qu'ils ni croyaient pas eux-mêmes... Bien que les armées Thalassiennes sortirent victorieuses de leur terrible guerre contre les Trolls Amani, grâce en grande partie à l'aide des humains d'Arathor des siècles auparavant, rien ne les préparaient ce jour à combattre la mort personnifiée. D'autant plus que les Régents n'avaient plus de nouvelles des royaumes humains limitrophes depuis des mois. De tous les éclaireurs et ambassadeurs Thalassiens envoyés ces dernières semaines, aucun ne revinrent...

Les divers chefs de corps essayaient de motiver leurs troupes inquiètes tant bien que mal. Le Seigneur Lor'Themar était lui devant les premières lignes, immobile sur son majestueux Faucon-Pérégrin, le regard rivé vers l'horizon. Il fût rejoint par Sylvanas, qui descendit de son monticule où se trouvaient une partie de ses forestiers.

Au milieu du chahut et de la confusion engendrés par les chuchotements de milliers de soldats, deux jeunes recrues sortis prématurément de leur formation cherchaient à comprendre:
*traduit du thalassien*
- Alors alors? t'arrive à entendre ce qu'ils disent? Questionna discrètement Nemeth à son voisin
- Non, sont trop loin, je vois rien... Varlan, levant la tête tout en essayant de rester au garde à vous, tentait de comprendre ce que pouvaient bien dire Lor'Themar et Slyvanas.
- Et que font les magistères? Il est à peine midi et il fait aussi sombre qu'en soirée!
- c'est pas ça qui m'inquiète le plus moi, rétorqua Varlan, c'est surtout qu'on ne nous dise rien...
Un vent glacial se leva d'un coup, apportant avec lui un relent fétide jusqu'aux portes de Lune d'Argent. Certain soldats à l'estomac fragile se mirent à avoir des nausées. Nemeth et Varlan firent tout deux une moue de dégoût.


***

De longues heures s'écoulèrent sans que rien ne se passe et Varlan, immobile dans son bel uniforme de fantassin fût pris de rêverie. Malgré l'environnement peut propice à ce genre d'évasion, le jeune soldat se rappela les jours insouciants où il vivait encore chez ses parents:
- Varlan... Varlan... La voix devenait de plus en plus insistante. Varlan!
- Oui quoi?!
- Arrête de jouer avec ce couteau et va faire la vaisselle! S'ennerva Yelemdil.
- Quoi?! Mais elle peut se faire toute seule non?
La société elfique de Quel'Thalas utilisait la magie dans toutes les tâches du quotidien, ce qui comprenait évidement le ménage et l'entretien de l'habitation. Mais Varlan ne s'était jamais réellement intéressé à la magie. Même les sorts de base tel que la manipulation d'objets à distance lui était inconnu et sa mère le savait.
- Oui, mais toi tu ne fais rien de tes journées! Alors au travail feignant! À part traîner dans les rues avec... Yelemdil s'interrompit, cherchant le nom du compère de Varlan.
- Nemeth... soupira son fils.
- Oui tiens, en voilà une belle brochette de bons à rien!
Yelemdil était une mère aimante, mais très autoritaire. Semblant désemparée devant la nonchalance de son deuxième enfant qui prenait la vie avec une bien trop grande légèreté à son goût.
- Et gnagnagnaaa...
Varlan grimaça devant sa mère quand soudain, une poêle s'éleva de l'égouttoir pour venir frapper violemment la tête du jeune effronté. Une voix se fit entendre du sous-sol de la maison:
- Ne réponds pas à ta mère, sinon la prochaine fois c'est le chaudron entier!
Veldran, le père de Varlan, tenait une petite boutique d'enchantement. "Pour une meilleure vie au quotidien? La boutique Te'Serra fera votre enchantement!" Veldran Te'Serra, était assez fier de l'enseigne apposée devant son petit pavillon. Les clients se succédaient régulièrement et étaient obligés de traverser le salon pour descendre dans l'échoppe qui se trouvait au sous-sol. Pendant les heures pleines, la résidence familiale se transformait en un véritable moulin, ce qui agaçait fortement Yelemdil.
- Regarde ton frère, reprit-elle de plus belle, lui au moins a trouvé sa voie, c'est un Forestier!
- Oui mère je sais, rétorqua Varlan en se massant la bosse qu'il avait désormais sur l'arrière du crâne, on est de la même famille donc ce n'est pas la peine de me le rappeler, je suis au courant!
Le chaudron, placé sur la cheminé du salon, commença à se soulever...
- Non, non c'est bon père! J'ai rien dit pardon! Varlan assis à table se mis la tête entre ses genoux pour se protéger. Le chaudron se reposa sur son socle.
Yelemdil se tourna vers la porte de l'escalier menant au sous-sol:
- Au fait, Veldran! Kelem t'a-t-il dit quand il rentrerait de mission?
- Non, sa dernière lettre parle d'un retour pour la semaine prochaine, répondit l'enchanteur. Apparemment Sylvanas retient tous les forestiers sur place, leurs éclaireurs parleraient d'activités étranges sur les rives de la Thondroril.


Kelemden n'était pas non plus spécialement attiré par l'art des arcanes. Il s'était de lui-même enrôlé dans la noble armée forestière de Lune d'Argent, préférant nettement les voies de la nature et de l'aventure à celle des grimoires poussiéreux des écoles de magie. Bien qu'aimant son grand frère de cinquante ans son aîné, Varlan le jalousait secrètement, le considérant comme étant le plus aimé des deux. Lui qui avait trouvé sa voie, qui servait sa patrie avec dévotion, toujours cité en exemple... et surtout convoité par les plus belles elfes de la citée! En effet Kelemden arborait un visage sans défaut, sur un véritable physique d'athlète qu'il entretînt dès son plus jeune âge. Ses cheveux, fait rare chez les Haut-Elfes qui sont d'un naturel allant du blond platine au rouge sang, étaient noir-bleuté. Ce qui ajoutait un peu plus à son charisme et lui donnait une grande côte auprès de la gente féminine elfique. Varlan quand à lui, avec un visage quelconque, un physique de décolleur d'affiche et ses cheveux rouges en épis mal coiffés, n'attirait pas les foules.

***

Les cris d'un éclaireur mourrant sortirent le jeune soldat nostalgique de sa rêverie. Nemeth, bien trop curieux, écarta les fantassins devant lui pour mieux voir le pauvre bougre épuisé et apparemment mal en point. Celui-ci tomba sur le sol de tout son poids, devant le Faucon-Pérégrin de Lor'Themar. Assisté d'un prêtre qui vînt immédiatement à son chevet, le garde dont la peau avait viré au jaunâtre, crachait de la glaire noire. Dans un dernier souffle il tendit le bras vers l'horizon:
- Tran... Tranquillien est tombée... Ils arrivent...
L'éclaireur mourut dans un râle de souffrance, ses yeux étaient grand ouverts, mais le bleu du regard ne scintillait plus.


Sylvanas, en retrait, semblée anéanti. En effet Tranquillien était une lointaine bourgade elfique bâti sur les ruines d'un champ de bataille contre les Amanis. Et à quelques kilomètres de là, vers l'ouest, sur les plages sablonneuses de la grande mer, se tenait Coursevent. Village érigé en l'honneur de Sylvanas et ses forestiers, qui avaient joué un rôle décisif durant la guerre troll. Alléria Coursevent, sa soeur cadette, était devenue la régente des lieux. Si Tranquillien était tombée, cela signifiait que Coursevent aussi. La Générale retînt ses larmes en pensant au sort de sa soeur bien-aimée.

Le prêtre, qui se tenait agenouillé auprès du corps de l'éclaireur, glissa sa main sur son visage en lui fermant les yeux. Essayant ainsi de limiter l'impact qu'aurait, sur les troupes Thalassiennes, son faciès déformé par les convulsions. Relevant la tête, il s'adressa au Régent:
- Je ne peux rien faire Seigneur, désespérait-il, son âme est perdue et malgré mes pouvoirs je ne puis le faire revenir...
Lor'Themar impassible sur sa monture regarda le prêtre de haut sans dire un mot et se retourna vers Sylvanas, comme s'il attendait une réaction.
Soudain, le prêtre senti une main froide lui agripper le poignet, il sursauta d'un bond et se retourna brusquement. Le Cadavre le fixait du regard, ses yeux avaient viré au noir cendre. Un large rictus sadique aux lèvres, celui-ci gémit d'une voix rauque:
- Le prrrrrêtre a rrrrraison régent, ssssson âme est perduuuuue...
Le revenant, sous la stupeur et l'effroi général mordit violemment la main du prêtre, lui arrachant les trois derniers doigts. Celui-ci s'extirpa de la poigne du mort en hurlant de douleur. L'éclaireur se releva d'une traite et fît un habile saut en arrière pour se retrouver complètement debout. Il ouvrit la bouche et recracha les trois doigts de sa victime. Du sang noirâtre s'écoulait le long de ses lèvres et de sont menton. Il gémit de nouveau:
- Hahaaaa, d'ailleurs vous êtes tousssss perduuuuus... L'heure est prrrroche morrrrrtels et vous aussi succomberez aux délicccccces d'une non-vie de sssssservitude... Ceci est... Un avant goût!
Le mort pivota sa tête dans un craquement effroyable et se tourna vers le prêtre. Celui-ci était a genoux le dos recourbé tenant sa main meurtrie et étouffant ses cris de souffrance. Lorsqu’il releva la tête son visage semblait se déformer à vue d'oeil, son regard s'assombrissait et ses joues se creusaient, même la tonalité de sa voix changeait. Il était lui aussi, visiblement en train de devenir l’une de ces choses!


Pour Lor'Themar, s'en était trop! Il bondit de sa monture, défouraillant sa double-lame, et d'un geste décapita son pauvre serviteur. La rapidité et la puissance du coup fit volés la tête du prêtre, la mâchoire et les yeux encore grands ouverts, par-dessus le régent jusqu'au pied de Nemeth qui tressaillit de terreur. L'éclaireur mort-vivant lui, éclata d'un rire histérique et se mis à courir frénétiquement tel un pantin désarticulé vers l'obscuré des bois. Une flèche lui transperçant la tête stoppa aussitôt sa course. Tous les regards se tournèrent vers Sylvanas, arc en main, qui cette fois n'avait pu contenir ses larmes.

***

Fin du chapitre I


Dernière édition par Varlan le Jeu 6 Mar - 3:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Varlan, génèse d'un Paria.   Varlan, génèse d'un Paria. Icon_minitimeMar 4 Mar - 4:26

(Trop prenant ^^ vivement la suite)
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MessageSujet: Re: Varlan, génèse d'un Paria.   Varlan, génèse d'un Paria. Icon_minitimeSam 19 Avr - 6:09

Chapitre II

Un an plus tôt, Lordaeron.

Un début d'après-midi, sur une route rocailleuse et déserte de ce que les Hommes appeleront plutard "Malterres de l'Est", au nord de la Croisée de Corin. Une vieille carriole branlante tirée par deux chevaux de trait, empruntait le sillage que bien des roues creusèrent avant elle. Conduite par un homme de forte carrure, armé d'une épée et équipé d'une cotte de maille bon marché, celui-ci jetait constamment un oeil sur son épaule, surveillant son client assit à l'arrière. Ce dernier tenait à bout de bras des palettes vides, évitant ainsi qu'elles ne passent par-dessus bord à chaque nid de poule.

Après une énième secousse, le passager excédé s'écria:
- Ralentis l'allure Hatcher! Je te paye pas pour un massage du cocsisse! J'ai pas envie de perdre tout le chargement de retour à Dalaran!
Sans se retourner, le cocher répondit d'un soupir, levant les yeux au ciel:
- Sire Manzarek, cette route me fout les pétoches, une fois vos éclats chargés si on pouvait rejoindre la Main de Tyr avant la nuit ça m'arrangerait... S'en suivit un énergique coup de rennes, accélérant le trot des chevaux exténués.
- J'ai dit non! Pas la Main de Tyr. Hors de question de me trimballer ça là-bas! J'ai pas envie de tomber sur un contrôle thalassien et d'expliquer ce que je fabrique avec trois caisses d'Éclats Solaires dans les fouilles... Au pire, si la nuit nous prend au dépourvu, on la passera à l'auberge de Corin.
Fixant cette fois sur la route défilant devant lui, le cocher répondit dans sa barbe:
- Le client est roi...

Hatcher Travis était un ancien soldat de l'armée régulière de Lordaeron, celui-ci démissionna quelques années plutôt, prétextant son faible solde mensuel. Devenu mercenaire indépendant, il gagnait depuis sa vie en tant qu'homme de main. Assistant nobles et marchands à travers le vaste royaume du Roi Terenas.
Ce n'était pas dans son habitude de poser des questions sur les affaires de ses clients. Mais escorter un magi de Dalaran si loin dans les territoires du Nord-Est pour récupérer de mystérieux "Éclats Solaires" semblait quelques peu le préoccuper. Surtout qu'il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être... Hatcher se cantonnait généralement au rôle de persuasion que sa musculature imposante lui permettait de jouer. Récupérant dettes impayées et autres loyers au profit de divers hommes de pouvoir peu scrupuleux. Mais ce qui comptait ici et maintenant, c'était que ce Manzarek payait bien! Peu importe jusqu'où ils iraient, Hatcher avait touché assez d'argent pour baigner dans l'alcool durant deux bons mois!

***

Après avoir traversé le pont de la rivière Noirbois, Manzarek aperçut un flash lumineux provenant d'une tour en ruine quelques centaines de mètres à l'Est:
- C'est bon je vois le signal, tourne à gauche!
Hatcher s'exécuta et prit un petit embranchement, qui n'était pas pour le rassurer, s'éloignant ainsi de la route principal. Le chemin était en plus mauvais état que la route elle-même. Le mercenaire esquissait tout de même un léger sourire, apercevant du coin de l'oeil le magi qui cette fois, valdinguer dans toute la carriole.
Stationnés devant les remparts délabrés de la tour, Hatcher et Manzarek mirent pied-à-terre. Ce dernier dépoussiérant sa tunique tandis que son employé, toujours méfiant, déchargeait les palettes au sol.
- Pile à l'heure... Fît une voix à l'intérieur du Hall de garde. Allez-y, donnez-vous la peine d'entrer, mais les armes restent dehors...
Hatcher, qui avait déjà la main au fourreau, reconnu un fort accent Elfique. Manzarek dévisagea son employé avec insistance lui faisant signe de déposer son épée. Une fois son arme à terre, le mercenaire prit les palettes et les deux hommes entrèrent dans le bâtiment délabré.

Un trou au plafond laissait apparaître un faible rayon de soleil, suffisant pour voir deux silhouettes encapuchonnées. L'une adossée contre le mur près de deux caisses métalliques et l'autre assise au centre de la pièce, sur une troisième caisse. De leurs visages assombris émanaient une lueur bleue scintillante.
L'individu assis se leva d'un coup et enleva sa capuche, dévoilant ses oreilles démesurément pointues ainsi qu'une chevelure rouge hirsute.
- Manzarek! Comment va depuis notre dernière rencontre?
- Varlan... Répondit sèchement le magi. J'ai l'or, j'espère que les caisses que je vois là contiennent ce que je suis venu chercher?!
L'elfe adossé au mur se donna un léger élan pour se tenir droit, et s'avança à son tour:
- Les humains sont-ils toujours aussi pressés?
- Leur durée de vie est éphémère Nemeth, c'est normal. Pas de temps à perdre en bavardage...

***

Deux mois plus tôt avait eu lieu le "Congrès de Coopération Arcanique" à Lune d'Argent. Pour la première fois depuis l'entrée des Haut-Elfes dans l'Alliance, ces derniers invitèrent quelques élus humains dans la majestueuse capitale Elfique pour discuter, tester et débattre de nouveaux sortilèges et moyens magiques de défense. Lors de cette congrégation, Manzarek était venu représenter son vieux maître, Archimage réputé de Dalaran et conseiller de l'ordre du Kirin Tor. Impatient et avide de pouvoir, c'était surtout l'occasion pour ce jeune apprenti de percer les secrets des arcanes de leurs mystérieux voisins du nord. Ceux-là même qui ont appris la magie aux premiers Hommes lors de la grande guerre Troll.
Bien que ce rassemblement diplomatique devait servir à sceller l'alliance de Lordaeron entre les Hommes et les autarciques Haut-Elfes, les humains présents à Lune d'Argent étaient étroitement surveillés.

Durant la visite guidée du quartier populaire de la ville, pendant que l'ambassadeur Kelemar faisait un résumé sur l'histoire du peuple thalassien, Manzarek d'un naturel observateur, fût le témoin d'un étrange spectacle.
Deux arcanistes Haut-Elfes s'éloignèrent du groupe et se mirent à l'écart. L'un d'eux sorti de sa poche deux billes transparentes, sans doute en verre, d'où émanaient une légère lueur bleue. Le premier donna l’une des billes à son compagnon qui s'empressa de l'écraser dans sa main. Des volutes bleues s'en échappèrent. L'arcaniste inspira fortement, comme pour inhaler cette étrange poussière et ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, le bleu de son regard était plus intense que jamais et son visage témoignait d'une extase infinie. L'autre l'imita à son tour.

- Éclats Solaires...
Manzarek sursauta et se retourna brusquement. Derrière lui se tenait un jeune elfe mal habillé, les cheveux rouges en bataille.
- P... Pardon? Bredouilla l'humain.
- Ça s'appelle des "Éclats Solaires"... Je vous ai vu reluquer ces deux-là. L'elfe désigna les deux protagonistes de la scène précédente. Ça vous donne envie pas vrai?
- Pas du tout! Répliqua l'humain. Et puis d'abord je ne sais même pas ce que c'est et à quoi ça sert!
- Ce que c'est? Simplement d'infimes particules du Puit...
Manzarek écarquilla les yeux. Par puit, cet Elfe voulait sans doute parler de leur Puit du Soleil! Leur source intarissable d'énergie, de pouvoir et de longévité! L'apprenti détourna de nouveau les yeux vers les deux Arcanistes.
- A quoi ça sert? Disons que ça permet une meilleure ouverture d'esprit, une facilité d'apprentissage et une plus grande volonté pour tous ceux qui souhaitent maîtriser l'art de la magie profane, héhé... L'Elfe finit sa phrase d'un rictus malicieux.
Le jeune magi bu littéralement les paroles de l'inconnu.
- C'est intéressant, et... Manzarek hésita. Co... Comment peut-on se procurer ces éclats?
- On ne peut pas. Enfin VOUS ne pouvez pas! Tout ce qui découle du Puit n'est réservé qu'à notre peuple. Estimez-vous déjà heureux de fouler les dalles de notre belle cit...
L'elfe coupé en plein phrase, fût frappé de plein fouet par un balai en lévitation habituellement destiné aux tâches de voirie. L'humain stupéfait recula d'un pas.
- Varlan! L'ambassadeur Kelemar interrompit son monologue. Cesse d'importuner nos invités humains et rentre chez toi! Avant que je dise à ton père de te changer en porcin jusqu'au mois prochain!
Massant l'arrière de son crâne en étouffant un cri de colère, l'elfe esquissa néanmoins un léger sourire entre ses dents crispées.
- Vous savez quoi? Je HAIS la magie... Enfin bref, ravis d'avoir fait votre connaissance... hummm... Varlan semblait attendre que l'humain se présente.
- Man... Manzarek fît l'homme complètement éberlué.
- Manzarek bien... Varlan empoigna la main du magi avec vigueur, puis s'enfonça dans les rues sombres de la cité.

Lorsque Manzarek ouvrit sa paume, il aperçut un morceau de papier chiffonné. En le dépliant, il constata avec surprise qu'à l'intérieur se trouvait l’une de ces fameuses billes! L'apprenti s'empressa de la mettre dans sa bourse en espérant que la lueur bleue ne traverse pas le tissu. Un petit mot écrit en langage humain se trouvait sur le revers du papier: "Il y a toujours moyen de s'arranger. Place de l'épervier, ce soir lors du zénith de la lune."
Manzarek se demanda comment et surtout quand l'elfe a eu le temps d'écrire ce message. A moins qu'il ne l'ai prévu à l'avance en attendant d'éventuels pigeons... Quoi qu'il en soit, à partir de cet instant l'humain trépigna d'impatience. Attendant que cette visite guidée ennuyeuse se termine pour pouvoir enfin se retrouver seul dans sa chambre d'auberge.

Le soir venu dans ses appartements, Manzarek fourbu de toute une journée de marche à travers les dédales de la cité, ouvrit sa bourse en laissant rouler la bille dans le creux de sa main. Se tenant solennellement debout, comme pour recevoir un sacrement, l'apprenti écrasa l'éclat et inspira de toutes ses forces les volutes d'énergie qui s'en échappèrent. Pris soudain de vertiges, Manzarek s'écroula au sol, convulsé et transpirant, il sentit sa dernière heure arriver maudissant cet elfe nommé Varlan de toutes ses forces. Quand soudain, une intense sensation de fraîcheur envahit son corps. Il ne transpirait plus. Ses angoisses se dissipèrent lorsqu'il vît un flot de couleurs apaisantes envahir son champ visuel. Il se leva d'un bon et constata que sa fatigue avait disparu. L'humain extasié se dirigea vers la salle d'eau et tressaillit devant son reflet. En effet, son regarde se tintait d'une légère lueur bleue scintillante!
- C'est donc ça le pouvoir du Puit? Se dit-il. Je comprends mieux la puissance elfique désormais!
Le magi sorti un grimoire de sa besace et entama la lecture. Les mots et les définitions magiques aussi complexes soient-elle défilaient avec une telle rapidité, que l'ensemble du livre fût assimilé à la vitesse d'une brochure touristique.

Après quelques heures d'intense concentration, la fatigue revînt de nouveau et avec elle, d'horribles maux de tête.
- Non! Les effets s'estompent déjà... Manzarek se précipita à la fenêtre, la lune était presque à son zénith. Il faut que je retrouve cet elfe!
Après avoir enfilé sa tunique et pris sa bourse, celui-ci sorti dans les allées désertes de Lune d'Argent. Traversant la place du Bazar tel un fantôme. Évitant les Golems d'arcane et les patrouilles de fantassins, pour se retrouver quelques rues plus loin, Place de l'Épervier, au centre du quartier populaire de la ville. Posté furtivement derrière un arbuste, l'humain fixait la fontaine au centre de la place ainsi que tous ses recoins.
- Où est ce fichu elfe... Rumina-t-il.

- Je savais que vous viendriez. Murmura soudainement une voix familière dans son dos.
Manzarek sursauta une nouvelle fois. Se prenant les pieds dans une racine, il trébucha et tomba violemment au sol au milieu de la place. Ce relevant d'un bond comme pour limiter le ridicule de la situation, le magi lança un regard haineux à l'elfe qui l'avait une nouvelle fois surpris.
- C'est possible d'arrêter d'apparaître derrière moi?! S’écria-t-il vivement.
- Vous ne devriez pas parler si fort l'ami. Chuchota l'elfe. Vous oubliez le couvre-feu. Durant la congrégation, aucun humain n'est autorisé à quitter ses appartements la nuit.
- Alors pourquoi ce mot? Pourquoi cette chose dans ma main??
- Parce qu'il se trouve que j'ai en ma possession trois caisses remplies d'éclats dont j'aimerais me débarrasser.
Le magi écarquilla les yeux.
- Ces babioles n'ont aucune valeur pour nous. Pas plus que de simples friandises. Nous baignons depuis notre enfance dans l'aura du Puit. J'ai réalisé qu'il pouvait y avoir de l'or à se faire avec cette congrégation. Tout ce qui concerne le Puit doit rester interne au peuple thalassien! C'est la loi... Mais j'imagine aisément qu'un humain payerait une fortune pour en posséder ne serait-ce qu'une infime partie...
Manzarek déglutit bruyamment.
- Tr... Trois caisses remplis?
- Environs trente mille éclats... répondit Varlan. Et c'est mille pièces d'or, à prendre ou à laisser.
L'apprenti magicien se tâtonna nerveusement le visage, suant à grosses gouttes malgré la fraîcheur nocturne. Pour une somme pareille, il serait obligé de piocher dans la banque du Kirin Tor. Mais le risque en vaut la chandelle, se répétait-il.
- Marché conclue! Annonça-t-il finalement décidé.
La voix de l'elfe dissimulé se fît plus tranchante.
- Je me mets en fâcheuse posture pour vous servir Humain! Si vous souhaitez faire affaire, vous ne devait en aucun cas prononcer mon nom! On ne s'est jamais vu!
Manzarek acquiesça et Varlan repris:
- Je vous laisse deux mois pour réunir la somme. Et ce même jour de votre calendrier lunaire, nous nous retrouverons sur vos terres. Traversez le pont de la rivière Noirbois et vous guetterez mon signal. J'attendrais jusqu'au couché du soleil. Si je ne vous vois pas, je trouverais quelqu'un d'autre et vous pouvez oublier les éclats!
- J'y serais! Affirma le magi.
L'elfe fouilla la poche interne de son veston de cuir et sortit trois éclats qu'il jeta à l'humain.
- Pour la route.

Manzarek les attrapa au vol, en mis deux dans sa bourse et écrasa instantanément le troisième dans sa main. Fermant les yeux et inspirant fortement pour inhaler la poussière d'arcane. Celui-ci n'eu le temps de voir les deux patrouilleurs thalassiens se jeter sur lui. Plaqué au sol, pris la main dans le sac en possession d'Éclats Solaires. Manzarek chercha Varlan du regard près de l'arbuste, sans succès. L'elfe avait déjà disparu.


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MessageSujet: Re: Varlan, génèse d'un Paria.   Varlan, génèse d'un Paria. Icon_minitimeSam 19 Avr - 6:09

***

L'atmosphère à l'intérieur de la tour de garde était tendue après la remarque sarcastique de Varlan. Hatcher retroussa ses manches et étouffa quelques jurons.
- Ta vie sera plus éphémère que la nôtre si tu continues tes moqueries l'Elfe!
Manzarek mis une main sur l'épaule du mercenaire, comme pour apaiser sa colère, puis repris sèchement:
- Après notre dernière entrevue, j'ai passé trois semaines dans les geôles thalassiennes en jurant par la lumière que les éclats sur moi je les avais trouvés par terre durant ma promenade nocturne! Une lettre de l'ambassadeur Kelemar a précédé mon retour à Dalaran et en guise de préjudice moral, mon maître m'a radié de l'ordre des apprentis du Kirin Tor! J'ai vendu mon étude et la plupart de mes possessions pour réunir la somme et payer le mercenaire que voici!
Le magi jeta une bourse bien garnie au sol et haussa le ton:
- Maintenant je réclame mon dût et quitter cet endroit perdu avant la tombée de la nuit!
Varlan ramassa la bourse, la pesa de sa main puis l'ouvrit, laissant tomber quelques pièces au sol. L'air satisfait, l'elfe poussa d'un coup de pied la caisse où il était assis en direction du magi. Manzarek se jeta sur elle comme un prédateur sur sa proie. La main tremblante à l'ouverture du précieux chargement, son visage fut illuminé d'une lumière bleue scintillante par les milliers de billes à l'intérieur. Le mercenaire regarda son employeur avec stupéfaction. Le magi se mis à rire nerveusement en trempant sa main dans les éclats, faisant glisser les billes le long de ses doigts tel des grains de sable.

***

Au moment de charger la dernière caisse à l'aide des palettes, un grondement sourd s'insinua dans le silence ambiant. Le grondement qui se transforma vite en brouhaha, venait de l'Ouest, au niveau de l'intersection de la route principale. Faisant trembler légèrement le sol de la salle de garde, les deux elfes qui comptaient leurs pièces reconnurent le trot d'une dizaine de faucons pérégrins.
- Une troupe thalassienne! S'écria Nemeth.

Manzarek réalisa qu'il ne valait mieux pas s'attarder sur place. Hatcher, déjà installé à l'avant de la charrette, attendit que son employeur saute à l'arrière pour donner un brusque coup de rennes. La carriole partit en trombe, direction plein Sud au milieu des cailloux, là où aucune route n'était tracée. Une vingtaine de mètre plus loin, une des roues heurta un tronçon de bois mort. La secousse qui ébranla toute l'embarcation fît basculer une des caisses au sol. Celle-ci chuta violemment et d'importantes volutes d'énergie bleue s'échappèrent des jointures. Toutes les billes à l'intérieur s'étaient brisées. L'apprenti poussa un cri de rage pendant qu'il s'éloignait avec le reste de la marchandise...

Varlan planqua la bourse d'or dans un trou mural qu'il remplit d'une brique creuse, puis les deux elfes se précipitèrent à l'arrière des remparts de la tour. Malheureusement, deux arcanistes thalassiens les attendaient devant leurs montures bipèdes et alors qu'ils s'apprêtaient à enfourcher leurs selles, une nova de givre les figèrent sur place. Nemeth tenta de libérer ses jambes prises dans la glace, mais sans succès. Varlan, immobilisé également, soupira résigné.

Il ne fallut pas une minute au reste de la troupe de fantassins pour arriver au niveau des deux prisonniers. Un gradé Haut-Elfe largement médaillé se détacha du groupe et se présenta devant eux:
- Je suis l'Officier Altahir Frappe-Soleil, sous le commandement de Dame Liadrin. Le soldat pris une pause et balaya les alentours du regard. Il aperçut au loin la caisse métallique au sol suintante d'énergie, puis la poussière levée par la carriole des humains déjà loin à l'horizon.
- Officier! Fît une recrue. Devant l'entrée! Une épée aux armoiries humaine de Lordaeron, elle a été entretenue récemment!
Altahir fusilla du regard les deux jeunes elfes immobiles:
- Alors comme ça on traficote avec les humains dans notre dos?! Et qui plus est des ECLATS SOLAIRES?!! Se mit-il à hurler.
Après une longue respiration pour se calmer, l'officier reprit de nouveau:
- Je suppose qu'un des humains était celui-ci que nous avions attrapé lors de la congrégation?!
Un des deux arcaniste s'adressa à Altahir.
- Que fais-t-on d'eux Officier?
Le chef de troupe se détourna des deux prisonniers comme s'ils n'existaient plus et donna ses ordres d'une voix monocorde:
- Convoie de ces deux-là en bulle d'inaction jusqu'à Lune d'argent. J'aimerai présenter personnellement ses deux traîtres à Dame Liadrin...

***

Fin du chapitre II
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